vendredi 4 mai 2018

Le labyrinthe aux mille mensonges


L'article Questions "Q", questions qui tuent est, si j'en crois certains avis, incomplet. C'est amusant de tenir un blog que les lecteurs commentent verbalement.

Dans ce texte, je parlais des questions mal posées, des faux problèmes, de leurs mauvaises réponses, mais je n'ai pas assez insisté sur le fait qu'on pouvait adopter de mauvaises réponses même quand on ne se posait aucune question.

Comment ça fonctionne ?

Appliqué à un problème de longue durée, émotionnel ou physique, tout point de vue erroné, toute information incorrecte, évaluation fausse de la situation, mauvaise appréciation, va générer plus de troubles émotionnels ou physiques.

La règle est la suivante :
TOUTE ÉVALUATION FAUSSE EN PRODUIRA DE NOUVELLES.
La logique est construite sur ce double modèle : "si proposition 1 est vraie, il en découle proposition 2" et/ou "si proposition 1 et proposition 2 sont vraies, alors il en découle proposition 3".

Pour cette raison, une information inexacte va se fondre à d'autres points de vue déjà acquis et engendrer de nouvelles conclusions fausses qui apporteront d'autres conclusions fausses, selon une réaction en chaîne.

Moralité : il ne faut jamais accepter une information fausse à propos de soi-même ou des sujets sensibles de sa vie.

Quoi ?! On peut même plus penser ce qu'on veut ?

On veut vraiment penser des pensées toxiques pour son moral ?

mercredi 7 mars 2018

Le monde a changé


Dans ce blog, je parle de mémoire, d'esprit, avec l'idée sous-jacente que la vie est conscience et qu'elle imprègne tout être, animal, végétal ou minéral.

Comme expliqué dans Je suis nous et je le vis très bien, ce savoir intuitif, non pas une conception intellectuelle ni une croyance, plutôt une perception de l'environnement, se retrouve chez les peuples dits "primitifs".

Le déclin de cette faculté à percevoir la vie semble indiquer que tout en évoluant sur le plan matériel, l'homme moderne s'est dégradé d'un point de vue spirituel.
"Et certaines choses qui n'auraient pas dû être oubliées furent perdues. L'histoire devint légende. La légende devint mythe."
Cette citation, en apparence romanesque, de J. R. R. Tolkien décrit bien ce phénomène que l'écriture n'empêche même pas : à mesure que le temps passe, l'humanité perd la mémoire.

On nous enseigne que nos ancêtres étaient des créatures primaires, stupides. Le cinéma et littérature les représentent souvent ainsi. Cette vision réductrice est celle de la science officielle : l'homme descend du singe.

Il y a 35 000 ans, en Europe, des chasseurs-cueilleurs peignaient des fresques fascinantes, peuplées d'animaux, de scènes de chasse. 18 000 ans plus tard, au cœur du Périgord, ils réalisèrent leurs plus fabuleux chefs-d'œuvre, à Lascaux. Diverses théories ont été avancées : magie de la chasse, totémisme, chamanisme... Aucune n'a révélé le sens des œuvres laissées par nos ancêtres.

Les chasseurs d'aujourd'hui ne font pas preuve d'une telle sensibilité artistique ni d'une telle empathie vis-à-vis de leur gibier.

mercredi 21 février 2018

Esprit, es-tu là ? Si tu n'es pas là, reviens !


L'année dernière, au cours d'un stage de formation, une praticienne a posé cette question, ô combien dérangeante : "Et qu'est-ce qu'on fait si le client dit qu'il se souvient d'un évènement d'une vie antérieure ?"

Un ange passa, les bras chargés de suaires fraîchement repassés.

Je n'ai pas conservé en mémoire tous les mots exacts, mais je me rappelle que dans un premier temps, la personne à qui était posée la question répondit que ces pseudo-souvenirs étaient une perte de temps. Et puis, comme les cours théoriques nous avaient enseigné qu'il fallait "accepter ce que le client disait", elle a adouci son propos : "Laissez-le parler, si ça lui fait plaisir, mais n'en tenez pas compte." Le tout ponctué d'une moue amusée et d'un haussement d'épaules.

Cela m'a rappelé une prof, il y a des années, qui m'avait dit, en parlant des gens que j'étais censé écouter et aider : "Mais Alain, ne vois-tu pas que c'est des conneries, ce que les coachés racontent ?"

Je la revois, avec son air hilare comme si elle m'en apprenait une bien bonne, à moi, l'élève naïf. J'entends encore son anglais, teinté d'accent suisse allemand : "It's just bullshit, what they say, it's just crap !" (C'est juste des foutaises, ce qu'ils racontent, c'est juste des conneries !)

Et pourtant, ce professeur était une personne généreuse, intelligente.

Je me souviens aussi d'un évènement qu'une amie avait vécu en psychanalyse. Elle est là, allongée sur le divan, à parler de ce qui lui tient à cœur, les paupières  closes, et elle entend un froissement suspect, alors elle ouvre les yeux… et voit son psychanalyste en train de feuilleter un magazine.

"Mais vous lisez !" s'indigne-t-elle.

"Euh, non, je vous écoute, poursuivez", fait l'autre en reposant sa lecture d'un air gêné.

dimanche 18 février 2018

Sauver l'amour


Mercredi dernier, c'était la Saint-Valentin.

En célébration de cette fête et puisque, par une coïncidence étrange, la statistique de l'article Entendons-nous bien a affiché au même moment un pic de circonstance, j'ai pensé qu'un chapitre supplémentaire sur l'art délicat de la communication pourrait s'avérer utile.

Petite mise au point. Si quelqu'un pense qu'on ne doit pas plaisanter avec l'amour, et qu'une attitude irrévérencieuse envers ce sujet aussi exaltant que douloureux est indigne d'un coach professionnel, qu'il lise d'abord La magie du rire.

Ceci est mon cadeau de Saint-Valentin (en retard), à vous, les couples amoureux, d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

J'ai dit "couples". Donc, d’ores et déjà, oubliez les conseils kamikazes comme : "Pour sauver ou dynamiser votre relation, allez donc voir ailleurs si vous y êtes."

D'abord parce que je vois mal comment sauver un couple en le transformant en trio. Les fusions et les acquisitions n'ont jamais été bonnes pour les petites entreprises. Ça se termine toujours par des licenciements, à commencer par ceux qui ont de l'ancienneté.

J'ai l'air de faire de l'humour noir, mais ce type de conseils destructeur est courant, donné par des "ami(e)s" ou des praticiens. Ou alors, quelqu'un a lu un article de psychologie intitulé "Comment dynamiser votre couple", alors qu'il fallait lire : "Comment dynamiter votre couple".

De plus, une fois cette fonction mathématique appliquée au premier ensemble (a + b), pour former cette nouvelle équation relationnelle (a + b) + x, si jamais le trio part en live plutôt qu'en love, pourquoi ne pas continuer le même remède (a + b + x) + y ?

Enfin, on peut tenter de sauver ou dynamiser le quatuor avec une extension de la même fonction : (a + b + x + y) + z, ce qui nous donnerait un quintette.

"Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies !" Bienvenue dans l'Empire romain occidental décadent.

Ils étaient fous ces Romains, ne les prenez pas pour modèles de savoir-vivre.

De plus, la Saint-Valentin s'adresse aux romantiques, aux amoureux, les vrais.

mardi 19 décembre 2017

Questions "Q", questions qui tuent

"Ce n'est pas ce que vous ne savez pas qui vous tue. C'est ce que vous savez avec certitude et qui n'est pas vrai."
Mark Twain
La vérité est essentielle au bien-être émotionnel (bonheur) et physique (santé).

L'acceptation d'idées fausses (contrevérités), concernant soi-même ou sa vie, produit une dégradation de son moral et de sa condition physique.

Cet univers est complexe, technologique, scientifique. Chaque aspect de la vie nécessite un savoir-faire, une technique, des règles.

Exercer un sport ou un art, partir en voyage dans une contrée sauvage, gérer des relations harmonieuses avec des peuples d'une autre culture, adopter un animal et en prendre soin, parler une langue étrangère, réussir ses études pour ne pas se retrouver, toute sa vie durant, attelé à des tâches ennuyeuses, éduquer un enfant et conserver son amour même quand il est adulte, bien s'entendre avec ses collègues, savoir reconnaître et se protéger des personnes ouvertement hostiles ou faussement amicales, gérer ses affaires administratives, savoir lire, en comprenant parfaitement ce qu'on lit, bien parler ou bien écrire pour être soi-même compris, faire marcher un ordinateur correctement, entretenir un véhicule, le conduire sans accident, gérer son argent sans être dans le rouge, accomplir son travail, même le plus simple (simplicité illusoire, car la plus humble des tâches exige la maîtrise de cet art subtil, la communication), tenir un commerce ou diriger une entreprise, raisonner avec logique, bien se nourrir, connaître les substances toxiques et leurs effets à court terme et long terme, reconnaître la désinformation et la manipulation médiatique, même celles véhiculées par des sources officielles… apprendre, comprendre, appliquer ce qu'on apprend avec succès…

Certaines activités possèdent une technologie qui a fait ses preuves, enseignée par des professeurs, des coachs ou des moniteurs : discipline artistique ou sportive, informatique, conduite d'un véhicule.

D'autres sont si mal enseignées aujourd'hui que ceux qui les pratiquent correctement se raréfient, même dans les universités : lire et écrire.

Dans certains domaines, c'est le désert. Aucune technologie efficace, produisant un résultat invariable, n'existe, comme la gestion des relations humaines, l'art de communiquer, en couple ou au travail, l'éducation des enfants, la pédagogie. Guerres, conflits ethniques, divorces ou ruptures, querelles familiales, échecs scolaires, difficultés d'insertion professionnelle ou sociale. À quoi sert la sociologie si elle est incapable de résoudre ces problèmes ?

Un ami, coach en entreprise, travaille principalement sur ce qui constitue la plus grosse demande de la part des chefs d'entreprise : la gestion des conflits entre les employés.

Enfin, dans le secteur le plus urgent, la réparation des êtres humains, physique et psychique, nous sommes très loin de posséder de vraies sciences, exactes, rigoureuses, invariables aussi bien sur le plan théorique que pratique. Les "arts" connus ou reconnus, contrairement aux sciences strictes comme la physique, produisent des résultats aléatoires, avec un taux de rechutes considérable. Quand ils en produisent.

La tendance actuelle est de gérer sa vie d'après ce principe d'une simplicité séduisante : "s'éclater", "prendre du bon temps", "on n'a qu'une vie". Carpe diem, cueille le jour… avant que la nuit ne te cueille à son tour.

Ça m'évoque une publicité d'agence de voyages qui inviterait les touristes à découvrir les splendeurs de la jungle sur le mode insouciant, en bermuda et en tongs, sans préparation ni connaissance de la faune, de la flore, des tribus locales, leurs coutumes et leurs tabous, sans moustiquaire ni trousse de secours, sans provision d'eau potable ni réserve de nourriture, sans machette, sans quinine contre la malaria, sans carte ni boussole…

La promenade finira plus tôt que prévu, au pied d'un arbre, les yeux vitreux, les dents qui claquent, le visage luisant de transpiration, fièvre, venin ou gangrène.

Ce monde n'est pas une plage hawaïenne où l'on peut se prélasser en transat, bercé par le murmure des vagues, ni une prairie bucolique ou paissent de paisibles moutons sous l'œil bienveillant d'aimables bergers, au son des lyres et des flûtes.

C'est la jungle. Connaître ses périls, déjouer ses pièges, surmonter ses obstacles, progresser dans la bonne direction est vital. Si l'on veut vivre.


vendredi 3 novembre 2017

Le chat de Schrödinger est plus vivant qu'on ne le croit


Je constate depuis un moment que le texte le plus lu sur ce blog est Le huitième jour, Dieu créa la physique quantique.

Comme je viens d'écrire un nouvel article traitant de ce sujet sur mon autre blog, je vous mets le lien ici : Cantique des quantiques : un coup de pied dans les particules.

Que cette mécanique quantique, une discipline scientifique complexe, ait un tel succès, donne à réfléchir.

Nous vivons une époque étonnante où des physiciens, en creusant au cœur de la matière pour mettre à nu sa structure intime, sont tombés nez à nez avec le fantôme de l'idéalisme, ce principe philosophique qu'on peut résumer ainsi : les choses n'ont pas d'existence absolue en dehors de la conscience qui les perçoit.

La conscience de l’observateur produit la solidité.

Moins de conscience, moins de matière.

Si l'on pousse ce raisonnement : en l'absence d'une conscience observatrice, point d'objet observé. Et quand on dit "objet" observé, cela inclut l'organisme biologique de l'observateur, son corps, lequel est aussi un objet perçu par la conscience, mais plus près que le reste du décor.

Ce qui place la source de la conscience en dehors des 3 Dimensions qui nous sont familières (largeur, hauteur, profondeur).

Dit plus simplement, l'univers est observé, et la conscience observatrice est en dehors de cet univers. De fait, elle l'englobe et l'imprègne. Une réalité dont nous prenons vaguement conscience lors de rares états de grâce où nous avons la sensation de faire un avec un paysage magnifique, un lever ou coucher de soleil, contemplés dans des moments privilégiés de sérénité.

vendredi 26 mai 2017

Pleurer de joie… l'alarme à l'œil


Je me souviens d'une période de ma vie où, lorsque je regardais un film "émotionnel", j'étais ému jusqu'aux larmes.

Ça ne se fait pas, dans notre culture. Lorsqu'on occupe un corps mâle, on est supposé faire preuve d'une insensibilité socialement correcte. La femme pleure, cette tendre fragilité lui sied à ravir. L'homme, lui, est censé cantonner ses débordements émotionnels dans la bande agressive, celle du chasseur frustré dont le javelot en silex a rebondi sur l'épaisse toison du mammouth.

Qu'importe, en ce temps-là, certaines scènes ou idées particulièrement positives provoquaient chez moi cette réaction dévolue au chagrin, à la perte d'un être cher.

Cette étiquette du comportement homme/femme n'est pas vraie dans toutes les cultures. Il y a longtemps, j'avais écouté une émission de radio où un médecin expliquait pourquoi certaines statistiques montraient que les indiens Lakota était une des ethnies les moins touchées par le cancer. Il reliait cette particularité statistique au fait que dans la culture sioux, qu'on soit homme ou femme, on faisait grand étalage de ses émotions : tristesse, colère ou joie.

Ceux qui connaissent le film Danse avec les loups se souviennent peut-être de la scène finale où Cheveux-au-vent crie son amitié au lieutenant John J. Dunbar, depuis un promontoire rocheux, sa voix résonnant dans la vallée, sans la moindre retenue.